Le réseau Les Arts et la Ville profite de la période électorale en cours dans les municipalités du Québec pour interpeller les candidates et les candidats afin qu’ils positionnent la culture comme un facteur déterminant pour la qualité de vie des citoyens et la santé de leur communauté.
En effet, la culture participe directement à l’amélioration du bien-être individuel et collectif. La culture, c’est ce que nous avons en commun, ce que nous partageons. Elle permet aux individus de se rencontrer; elle nous rassemble. Elle favorise l’inclusion sociale, la participation à la vie collective. Elle déjoue la peur de la différence qui mène à l’in-différence. La culture permet de bâtir un tissu social intégré, donc plus fort et plus sain, là où la méconnaissance divise et désintègre. Et tout le monde s’en porte mieux, à commencer par les jeunes et les familles, qui sont appelés à façonner pour demain les communautés que les candidates et les candidats souhaitent représenter. La culture, c’est la santé!
Pour des citoyens épanouis
Pour des familles enracinées
La capacité d’un milieu à permettre aux individus qui y vivent de s’exprimer sur le plan culturel est directement liée au sentiment d’accomplissement de ces derniers, à leur épanouissement personnel au sein de leur collectivité. Des citoyens qui participent à la vie culturelle locale sont naturellement plus enclins à s’engager de façon constructive et créative dans le développement de leur communauté parce qu’ils sentent que celle-ci leur ressemble. Ainsi, ces citoyens sont plus susceptibles de devenir les alliés de ce développement.
Ajoutons à cela que les familles recherchent d’abord et avant tout des milieux de vie stimulants. Elles ne se contentent pas de milieux qui soient simplement fonctionnels (infrastructures routières, sanitaires, etc.) parce que la fonctionnalité, bien qu’il s’agisse d’un facteur dont il faut tenir compte, ne participe pas à l’épanouissement des personnes, encore moins des jeunes. Or, de nombreuses études montrent que l’expression culturelle, notamment à travers la pratique artistique, contribue fortement à la santé mentale et au bonheur de ces derniers, mais aussi à leur réussite scolaire ainsi qu’à leur intégration dans la société. En 2012, la firme de recherche Hill Stratégies publiait une étude sur l’impact des arts sur la réussite scolaire. Celle-ci montrait notamment que le taux de décrochage au secondaire atteignait 22 % chez les élèves privés d’exposition aux activités culturelles contre 4 % pour ceux ayant été initiés aux arts à l’âge scolaire (Recherche sur les arts, Vol. 11, no 5).
Pour des milieux dynamiques
Pour des communautés en santé
Difficile d’insuffler un sentiment d’appartenance à une communauté sans vie culturelle. En effet, ce sentiment naît du partage de symboles rassembleurs (le patrimoine, le territoire, les paysages, l’art public, etc.), de la fierté de vivre dans un milieu qui s’embellit, de la reconnaissance d’un chez soi qui, plutôt que d’être banal, se distingue des autres. Autrement dit, les arts et la culture permettent de partager, de créer, d’innover et ainsi, de dynamiser un milieu. Une municipalité créative, c’est une communauté qui se renouvelle et qui va de l’avant!
De plus, la culture et la création artistique, puisqu’elles sont basées sur l’expression, contribuent à la renommée et au rayonnement des municipalités. Ainsi, en plus d’accroître notre sentiment d’appartenance à la municipalité dans laquelle nous vivons, les arts et la culture permettent de faire entendre notre voix au-delà des frontières de celle-ci. Ils parlent de nous; ils disent de quoi nous sommes capables collectivement.
Ne négligeons pas non plus de dire que la culture est un puissant vecteur de démocratie, de dialogue interculturel et de cohésion sociale. En assurant une participation de tous les citoyens à la culture, les municipalités contribuent à renforcer la solidarité et favorisent l’inclusion sociale. De ce fait, la culture a un effet direct sur l’amélioration de la qualité de vie de tous. Elle est le seul facteur capable de renforcer le tissu social d’un milieu et par conséquent, d’améliorer la santé et la vitalité de celui-ci.
Enfin, les arts et la culture constituent des leviers importants sur le plan économique. En cela, ils valent nettement les investissements qu’ils peuvent nécessiter. En plus de contribuer à l’attractivité d’une municipalité, ils lui permettent de diversifier son économie et d’intégrer celle-ci dans une trame de développement cohérente et significative pour la population. Pour que la santé économique d’une municipalité soit durable, la prise en compte de la culture devient incontournable.
C’est pourquoi le réseau Les Arts et la Ville, fort de ses 500 membres du monde municipal et 140 membres du monde de la culture et ses alliés – représentant de ce fait 75 % de la population du Québec –, demande aux candidates et aux candidats aux élections municipales qu’ils placent les arts et la culture au cœur de leur campagne, reconnaissant ainsi leur importance primordiale pour la santé de leur communauté et des personnes qui la composent.
Pour alimenter votre réflexion, nous vous invitons également à consulter la synthèse de l’atelier participatif qui s’est tenu à la fin du colloque Porteurs de culture, vecteur de santé, lequel s’est déroulé à Saint-Camille le 4 octobre dernier.
Le 5 novembre prochain, votons pour des communautés unies, créatives et prospères où il fait bon vivre!