– Texte d’Alice Mariette publié dans Le Devoir le 4 novembre 2017
« Guernica de Pablo Picasso, 1984 de George Orwell, Rebelle de Kim Nguyen… De tout temps, les œuvres culturelles évoquent les enjeux de société et les luttes, cherchent à faire changer les choses ou poussent à s’indigner. “Je pense que la culture peut être un moyen fort de faire avancer, à plusieurs niveaux, des enjeux et des intérêts politiques, estime Michèle Rioux, professeure de sciences politiques à l’UQAM et directrice du Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation (CEIM). La culture peut éveiller les consciences, mais aussi être utilisée pour les endormir, nuance-t-elle. Je crois que c’est une arme à double tranchant, à laquelle il faut tout de même faire attention.”
Miroir de la société
En effet, l’art peut utiliser la politique autant que la politique peut utiliser l’art… “Cela peut jouer dans les deux sens, on l’a vu par exemple dans l’Allemagne nazie avec les artistes qui faisaient en fait de la propagande”, note la professeure.
De fait, la culture joue un rôle majeur dans la perception des sujets sociaux par le public. “C’est un miroir incroyable de la société”, estime Mme Rioux. Elle prend l’exemple du célèbre chanteur américain Eminem, qui a récemment enregistré et diffusé une vidéo d’un rap engagé, dans lequel il dénonce les agissements du président américain, Donald Trump. “Il y a un révélateur de toute cette violence, de ces enjeux de démocratie aux États-Unis qui interpellent les artistes américains, et donc la culture est le reflet de cette situation, et on va d’ailleurs voir l’art changer à cause de cela”, développe-t-elle. Par ailleurs, pour elle, les œuvres d’art peuvent refléter la société dans le sens de dénonciation, mais aussi de légitimation. » Lire la suite
Source : Le Devoir
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